La douleur
La douleur, vous ne pouvez pas imaginer ce que ça fait d’avoir mal …
La France est longtemps restée à la traîne concernant la prise ne charge de la douleur alors que, paradoxalement, elle possédait une médecine technologique de pointe.
CET archaïsme consternant n’a commencé à évoluer qu’en 1996.
Aujourd’hui, il existe un arsenal thérapeutique suffisant pour ne plus souffrir inutilement et les professionnels de santé ont désormais obligation d’évaluer et de traiter la douleur.
DIVERS obstacles furent à l’origine de ce retard, voire de ce véritable blocage des mentalités face à la prise en compte de la douleur et de son soulagement.
ET ENCORE MAINTENANT, je trouve que la douleur est très difficile à cerner, car chaque personne est unique et réagit à sa douleur différemment. Même s’il existe des centres anti-douleur on ne sait pas répondre à toutes les douleurs, ils en existe tellement ;
En tant que professionnelle de la santé je peux vous dire que ce n’est pas évident tous les jours de soigner des gens qui souffrent mais nous faisons notre possible.
Pendant longtemps, les médecins ont estimé que la douleur était normale et nécessaire. Seule la pathologie méritait d’être soignée et la douleur ne servait que d’indicateur de la maladie. Un manque total de formation des médecins les a conduits à nier la souffrance, quand ce n’est à mépriser les patients trop douloureux. « Syndrome méditerranéen » et d’autres expressions furent à classer légendaires et stigmatisantes, employées sans vergogne par le corps médical à l’époque, pour décrire son agacement face à certain malades, jugés trop expressifs.
Les enfants payèrent aussi un lourd tribu à cette absence de formation et d’informations du corps médical vis à vis de la douleur. On estimait alors que le système nerveux de l’enfant étant immature, il ne pouvait pas souffrir.
UN nombre incalculable d’enfants furent ainsi opérés des amygdales sans aucune anesthésie. Certains s’en souviennent encore 40 ans plus tard. Quand, enfin, on disposa de médicaments suffisamment puissants pour soulager quasiment toutes les douleurs, les médecins refusèrent encore de les administrer par peur. Cette crainte médicale des analgésiques (médicaments puissants contre la douleur) était par ailleurs renforcée par une législation inadaptée : la plupart de ces médicament restait classés dans la catégorie des stupéfiants. Ce n’est qu’en 1996 que la législation a commencé à secouer les mentalités professionnelles.
A cette date, le code de la santé publique, a alors imposé aux établissement de santé, publics, de mettre en œuvre les moyens propres à prendre en charge la douleur des malades. Cette première législation fut fortement renforcée par la réglementation de septembre 1998, notamment concernant la dispense des analgésiques : il s’agit du plan triennal de lutte contre la douleur, initié par BERNARD KOUCHNER, alors secrétaire d’Etat à la santé.
Aujourd’hui une chose est sûre : les professionnels de santé sont désormais très bien formés et ils doivent tout mettre en œuvre pour que vous souffriez le moins possible !
Marion Berthelage
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